La pandémie de COVID-19 a entraîné huit vagues d’infections depuis le printemps 2020 jusqu’au début de l’année 2023. Une question controversée persiste quant à savoir si les patients atteints de maladies rhumatismales inflammatoires (iRMD) présentent un risque accru d’infection au SARS-CoV-2 et de mortalité.
Christophe Richez, membre de RESO Bordeaux, vient de publier une étude dans la revue Joint Bone Spine, qui avait comme objectif de déterminer si la gravité de la maladie COVID-19 et les facteurs prédictifs associés ont varié entre la première vague de COVID-19 (mars 2020 à juillet 2020) et les vagues suivantes (de juillet 2020 à septembre 2021).Cette étude est une mise à jour d’une cohorte nationale française observatrice, multicentrique, sur des patients atteints d’iRMD confirmées.
Les chercheurs ont pu identifier l’âge et le sexe féminin comme des facteurs déterminants de la gravité de la maladie. De plus les patients atteints d’iRMD présentant des comorbidités cardiovasculaires traditionnelles et des maladies auto-inflammatoires étaient plus susceptibles de développer une forme grave de COVID-19 que ceux souffrant d’arthrite inflammatoire chronique. L’activité inflammatoire de la maladie n’était pas associée à la fréquence de la gravité de le COVID-19. L’utilisation de corticostéroïdes et de rituximab était associée à une maladie sévère, tandis que l’utilisation du bloqueur biologique du TNF était prédictive d’une maladie moins sévère.
Les décès étaient plus fréquents chez les patients âgés, ceux ayant des comorbidités cardiovasculaires et le cancer. L’analyse des traitements pour les patients atteints d’iRMD a montré que l’utilisation de mycophénolate mofétil était fortement associée à la mortalité, tandis que l’utilisation de bloqueurs du TNF était associée à une meilleure survie. Le risque d’hospitalisation était similaire entre les différentes vagues de la pandémie.
Ces données aideront les médecins à prendre des décisions éclairées concernant le risque de COVID-19 chez les patients atteints d’iRMD et à réduire la fréquence de la gravité de la maladie. Ces patients à risque devraient être éligibles à la vaccination de rappel, à des traitements préventifs potentiels et à un traitement antiviral précoce.
Lisez l’étude en anglais ici Comparing COVID-19 disease severity in patients with rheumatic and inflammatory diseases between the first and the subsequent waves.