Première inclusion d’un patient dans un essai sur les CAR-T cells

Le lupus érythémateux systémique (LES) est une maladie auto-immune complexe et chronique. Pendant longtemps, l’objectif du traitement était seulement de prévenir les poussées et d’obtenir la rémission des symptômes cliniques. Mais depuis quelques années, une nouvelle voie thérapeutique suscite beaucoup d’espoir : les CAR-T cells (cellules CAR-T).


Les cellules CAR-T (Chimeric Antigen Receptor T-cells) ont été initialement développées et utilisées pour traiter certains types de cancers, en particulier les cancers des cellules B comme les leucémies et les lymphomes. Le succès de cette approche dans le domaine de l’oncologie a suscité l’intérêt pour son application dans le traitement des maladies auto-immunes réfractaires, dont le lupus. Les recherches précliniques ont montré des résultats prometteurs, ce qui a conduit à des essais cliniques. Ces essais ont démontré que les cellules CAR-T peuvent induire une rémission rapide et soutenue chez certains patients atteints de lupus sévère.

Aujourd’hui un essai clinique de phase 1/2 est mené dans plusieurs centres dans le monde, dont RESO Bordeaux. Dans cet essai, les patients sont soumis à une aphérèse, une procédure médicale permettant de séparer les différents composants du sang. Les cellules CAR-T sont ensuite préparées au sein d’un laboratoire à partir de ces prélèvements. Après une lymphodéplétion, les cellules CAR-T produites sont injectées au patient. Dans le corps, les cellules CAR-T se multiplient et agissent contre le lupus en ciblant et en éliminant les cellules B autoréactives, responsables de la production d’autoanticorps. Ce processus conduit à une réduction de l’inflammation et à une amélioration des symptômes cliniques.


Pour l’instant le traitement via cellules CAR-T est assez complexe au niveau logistique, et seulement quatre centres en France (Bordeaux, Lille, Paris et Strasbourg) ont été choisis pour participer à l’essai. Nous sommes fiers d’annoncer que nous avons pu inclure un premier patient dans cet essai, ce qui lui ouvre l’accès à un des traitements les plus innovateurs de nos jours. Un deuxième patient est en cours d’inclusion.